PIERRES DE TAILLE

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Août 052009
 
 
C’est au lapi­daire de choi­sir la taille d’une pierre, celle qui per­met­tra le pas­sage idéal de la lumière tout en éli­mi­nant les éven­tuelles inclu­sions et en per­dant le moins pos­sible de matière.Un peu trop plate, un peu trop épaisse, et une taille peut affec­ter tout l’éclat et la brillance de la pierre ! Il exis­te­rait quelque 350 tailles réper­to­riées, selon le dia­man­taire De Beers. Ensuite, c’est aux joailliers de choi­sir les tailles qui conviennent le mieux à leurs créations.Ils ne se can­tonnent plus aux tra­di­tion­nelles brillant ou prin­cesse: Vic­toire de Cas­tel­lane et Hélène Cour­taigne-Dela­lande raf­folent du cabo­chon, Marie-Hélène de Taillac ne jure que par la brio­lette. Cer­taines mai­sons comme Mont­blanc ou Kor­loff pré­fèrent de nou­velles tailles qui ont la forme de leur logo.…

Cette taille lisse et bom­bée comme le som­met d’un crâne (le nom vient du vieux fran­çais « caboche ») est la plus ancienne : en effet jusqu’au XIIIème siècle, date à laquelle on com­mence à mettre au point une taille plus sophis­ti­quée à facettes, les lapi­daires polis­saient les gemmes.

Le cabo­chon qui sert à mettre en valeur l’intensité de la cou­leur est sou­vent réser­vé aux plus grosses pierres. Il est aus­si l’a­pa­nage des pierres opaques et des pierres à inclu­sions, ces défauts qui se pro­duisent lors de la cristallisation.

La forme bom­bée du cabo­chon crée alors un effet loupe qui sublime aiguilles de rutile, ailes de papillons, etc. Comme par magie, ces inclu­sions se méta­mor­phosent en effets spéciaux…


Les joailliers ont redé­cou­vert la brio­lette carac­té­ri­sée par un agen­ce­ment de facettes en losanges qui forment comme un habit d’arlequin. L’Inde a joué un rôle déter­mi­nant dans l’utilisation et la dif­fu­sion de cette taille : c’est au milieu du XVIIème siècle qu’elle se déve­loppe en Europe grâce à l’intensification des échanges avec ce conti­nent qui regorge de pierres de cou­leur et qui excelle dans cette taille. Au XIXème, elle est très en vogue sur les dia­dèmes : pas un qui n’en soit orné, comme celui que Nitot créa en 1810 pour l’impératrice Marie-Louise. Les brio­lettes de dia­mants font alors vibrer les éme­raudes… Les rai­sons de l’en­goue­ment actuel ? Comme elle n’a ni rec­to, ni ver­so, la pierre n’a pas besoin d’être ser­tie : elle est donc en contact direct avec la peau. Et quand elle bouge et s’anime, ses nom­breuses facettes captent incroya­ble­ment la lumière de toutes parts.

 

 

Pour­quoi se limi­ter aux tailles déjà exis­tantes et ne pas inven­ter sa propre taille ? En 1999, Tif­fa­ny créé Luci­da, une taille avec une cou­ronne à degrés et des angles larges. Aujourd’hui, Kor­loff a dépo­sé un modèle à 65 facettes avec son nom gra­vé sur la col­le­rette. « Nous vou­lions mettre en avant notre savoir-faire de dia­man­taire et nous dif­fé­ren­cier des autres mai­sons plus pré­oc­cu­pées par le desi­gn », explique Daniel Paillas­seur pdg de Korloff.

Mel­le­rio a créé la Mel­le­rio Cut, un ovale asy­mé­trique à 57 facettes. Cha­nel en invente une en forme de camé­lia. De son côté, Mont­blanc a récem­ment mis au point une taille en étoile, qui reprend exac­te­ment la forme de son logo.

Avan­tages: ses tailles sont bien plus dif­fi­cile à imi­ter et ont peu de chance d’être copiée ou transformée.

 
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